Ebc26

 résumés / abstracts

M. Boccardi : "A Romance of the Past: Postmodernism, Representation, and Historical Fiction"
E. Williams-Wanquet : "Anita Brookner's Autobiographical Novels: Towards a Relational Subject"
C. Fort : "'Drivelling in verse': Vikram Seth et les ambivalences du roman en vers"
D. Delmaire : "Free verse in Norman MacCaig's poetry, or the world without the mind's forms"
L. Rumsey : "Form before genre: 'free verse' and contemporary British poetry"
F. Regard : "Le cinéma d'auteur selon Graham Greene: principes d'une 'eikono-graphie'"
M. Ryan-Sautour : "The Apocalypse of Gender in Angela Carter's The Passion of New Eve"
C. Marie : "Virginia Woolf, une snob au music-hall: le specetacle de mauvais genre à  la rescousse du genre littéraire"
F. Reviron : "Virginia Woolf et l'esthétique cinématographique"
J.-M. Ganteau : "'Sympathetic Parody': où imposer les limites du genre ? A propos de The Powerbook de Jeanette Winterson"
H. Fau : "Interview with Jeanette Winterson"

Résumé des articles/abstracts of articles

 

P. 1. A Romance of the Past: Postmodernism, Representation, and Historical Fiction (M. Boccardi).

The last quarter of the twentieth century has witnessed a flowering of historical fiction in Britain: theoretically aware authors have used the genre self-consciously to examine the issues of narrative, knowledge, and representation. The contemporary historical novel thus becomes the terrain on which the relationship between postmodern positions on narrative, knowledge, and representation and the literary practice of postmodern fiction is played out. In particular, Romance, itself a genre expressing a problematic view of the nature of representation and as such reflecting aspects of postmodern fiction, has been adopted as a privileged narrative mode. Nowhere more so than in Lindsay Clarke's The Chymical Wedding (1989) and A.S. Byatt's Possession (1990), whose programmatic use of Romance at all levels of the plot is signalled by their shared subtitles: A Romance. An examination of these two works in terms of both romance and postmodernism allows, on the one hand, to discuss the strategies by which contemporary historical novels confront the difficulties inherent in their representational aspirations, and on the other to provide an interpretation of the nature of postmodernism in British fiction.

Le romance du passé: postmodernisme, mimésis et roman historique.

Le dernier quart du vingtième siècle a vu refleurir le roman historique en Grande Bretagne: plusieurs écrivains avec une formation théorique ont utilisé ce genre pour explorer les questions de narration, épistémologie et mimésis. Le roman historique contemporain est ainsi devenu le terrain où se joue la relation entre les idées du postmodernisme vis-à-vis de la narration, l'épistémologie, et la mimésis et la pratique de la fiction postmoderne. En particulier, le Romanesque, en tant que genre qui à son tour propose une vue complexe de la mimésis et qui, par conséquent, partage des éléments avec le postmodernisme, a été adopté comme moyen narratif privilégié. Deux romans, dont le surtitre A Romance révèle leur usage programmatique du romanesque à tous niveaux de la narration, démontrent l'importance du genre pour toute discussion de la mimésis postmoderne: ce sont The Chymical Wedding de Lindsay Clarke (1989), et Possession de A.S. Byatt (1990). La discussion de ces œuvres du point de vue du romanesque et du postmodernisme permet, d'un côté, d'analyser les stratégies par lesquelles le roman historique contemporain fait front au difficultés propres à ses aspirations mimétiques, et de l'autre côté de fournir une interprétation du phénomène du postmodernisme dans la littérature britannique.

 


P. 15. Anita Brookner's Autobiographical Novels: Towards a Relational Subject (E. Williams-Wanquet).

Anita Brookner's autobiographical novels (twenty-one to date) have too often been misread as Mills & Boon for bluestockings, as pre-modern and anti-feminist. This article aims at showing that, as they address the ethical question, "How ought a human life be lived?" they offer a postmodern philosophical reflection on the role played by world-views embodied in discourse in the construction of subjectivity. The pervasive intertextual references, far from being a superficial snobbish varnish, are the key to the whole work. They lay bare the secret mechanisms of subject formation, by indicating how the heroine's realistically drawn character has literally been "instituted" by the patriarchal ideology of Cartesian rationalism and Christianity, embodied in the nineteenth-century classic realist text and more generally in the romance plot. As the heroine revises her life, she simultaneously re-writes the romance quest plot, re-contextualising the discourse that has produced her according to real life. The failure of subject-centred reason with its rigid binary either/or vision seems to call for a "re-integration of sensibility", a "communicative reason" and a different conception of self, not as an autonomous Kantian self, but as an identity built in relationship.

Les romans autobiographiques d'Anita Brookner: vers un sujet relationnel.

Les romans autobiographiques d'Anita Brookner (vingt-et-un à ce jour) ont trop souvent été considérés comme des romans de gare anti-féministes, situés dans la lignée de la littérature réaliste et du roman psychologique anglais. Cet article s'attache à démontrer que ces romans, qui posent la question éthique "Comment devrait-on vivre une vie humaine?" offrent une réflexion philosophique véritablement postmoderne, en illustrant combien le sujet est littéralement fabriqué par des visions du monde véhiculées par le discours narratif. L'abondance de références littéraires, loin d'être un vernis recouvrant un sentimentalisme à peine déguisé, sont la clé de l'œuvre. Véritables "opérateurs d'intertextualité", elles illustrent à quel point le caractère de l'héroïne est le produit d'une idéologie patriarcale liée au rationalisme cartésien et au christianisme, idéologie qui est véhiculée par le texte réaliste classique du dix-neuvième siècle et par le "romance quest plot". En révisant sa vie, l'héroïne est amenée à ré-écrire les textes qui l'ont "instituée", les "re-signifiant" d'après sa propre expérience du réel, produisant ainsi un autre récit du soi. L'échec d'un rationalisme lié à une logique binaire de la différence semble faire appel à une "re-association of sensibility", à une "raison communicative" et à une autre conception du sujet, qui ne serait plus perçu comme autonome, mais comme relationnel, forçant la question de l'identité vers l'altérité et l'échange.


P. 39. "Drivelling in verse": Vikram Seth et les ambivalences du roman en vers (C. Fort).

Cette analyse du premier récit de l'écrivain indo-anglais interroge les valeurs et opérations du roman en vers. Il tente de retracer une filiation de l'œuvre à travers Pouchkine et Byron, deux influences avérées de l'auteur, et interroge les difficultés de réception connues par un genre qui tente d'émanciper renonciation romanesque par la diction elliptique du vers. Au-delà d'un simple parti-pris de versatilité, l'hybridité générique et le métissage linguistique qu'elle postule reflètent l'effort de Seth à prôner une certaine "étrangeté américaine", représentée tant par l'origine que par le devenir de ses personnages.

Drivelling in verse: Vikram Seth revisits an ambivalent genre.

This text questions the values and effects of the verse novel as it analyses the Indo-Anglian writer's first novel. It attempts to trace back a generic filiation through Pushkin and Byron, two pionneers of the form, whose influence was acknowledged by Seth. It also examines the reluctant reception met by a work which seeks to emancipate the novel's strategies of enunciation through the use of elliptic diction. Beyond a mere practice of versatility, generic hybridity presupposes a blending of linguistic codes which in turn unveils the paradox of a certain "American strangeness" embodied by Seth's

main protagonists, both in their origins and subsequent fates.


P. 55. Free verse in Norman MacCaig's poetry, or the world without the mind's forms (D. Delmaire).

Strict formal control in the early poetry of Norman MacCaig (1910-1996) seems to go hand in hand with subjective idealism, a stance with which the poet gets increasingly dissatisfied and eventually abandons in favor of a more contemplative and empathic attitude to the world. As he thus comes closer to depicting things as they are, he also replaces fixed traditional poetic forms with free verse, in an attempt to mime the structure of reality.

Le vers libre dans la poésie de Norman MacCaig, ou le monde vu en-dehors des catégories mentales.

La rigueur formelle qui caractérise le début de la carrière poétique de Norman MacCaig (1910-1996) semble aller de pair avec son idéalisme subjectif, position qui le satisfait de moins en moins et qu'il finit par délaisser, au profit d'un rapport au monde plus contemplatif et empathique. Tandis qu'il s'achemine ainsi vers une peinture de la réalité brute, il choisit parallèlement le vers libre de préférence aux formes fixes traditionnelles, espérant ainsi représenter mimétiquement la structure du réel.


P. 73. Form before genre: 'free verse' and contemporary British poetry (L. Rumsey).

One of the difficulties associated with the study of free verse is the term itself; despite its apparent grounding in a consideration of poetic form, its generic associations, drawn from ideology and literary history, serve to deflect technical analysis; the same is true of rival or successor terms such as 'open-form poetry' and 'linguistically innovative poetry'. Contemporary British and American poetry is a fragmented field, in which such formal labels are often used polemically, despite the fact that the disputes are often based more in ideology than in form. This study seeks to reassert the value of formal analysis to the discussion of free verse, and to argue for a focus on the purely technical in the first stages of such analysis. To this end, it suggests a greater concentration on intonational aspects of speech, and recalls the value of beat-based metrics to the analysis of poetic rhythm. Through readings in three contemporary British poets — Simon Armitage, Jeff Hilson and Barry MacSweeney — the study shows that generic labels fail to do justice to the subtlety and variety of the forms they purport to describe.

La forme avant le genre: le "vers libre" dans la poésie britannique contemporaine.

L'une des difficultés auxquelles la critique du vers libre anglais doit faire face est le terme free verse lui-même; malgré le fait que celui-ci semble se fonder sur une lecture de la forme poétique, ses associations génériques, placées sous l'angle de l'idéologie et de l'histoire littéraire, en viennent à bloquer toute analyse technique. Il en va de même pour d'autres termes tels que open-form poetry et linguistically innovative poetry. La poésie contemporaine anglaise et américaine présente un domaine très fragmenté, dans lequel ce type d'étiquette formelle est employé de façon polémique, même si les querelles sont davantage d'ordre idéologique que formel. L'article souligne l'importance de l'analyse formelle dans la discussion du vers libre, et préconise une analyse de la forme poétique qui serait purement technique dans un premier temps. À cet effet, il propose un recentrage sur les aspects intonatifs de la langue parlée, et rappelle l'intérêt d'un modèle métrique axé sur les beats (temps forts). À travers une lecture de trois poètes britanniques contemporains — Simon Armitage, Jeff Hilson and Barry MacSweeney — l'article montre que les étiquettes génériques ne permettent pas de traduire les nuances et la variété de la poésie qu'elles sont censées décrire.


P. 107. The Apocalypse of Gender in Angela Carter's The Passion of New Eve [1977] (M. Ryan-Sautour).

It has often been said of Angela Carter's The Passion of New Eve (1977) that the novel is an uncanny anticipation of theories of gender as masquerade as put forth by theorists such as Judith Butler. Indeed, as a form of speculative fiction, the novel is one of enquiry, probing into the question of the ontology of man and woman, and asking Carter's favorite question of "what if through a transformation of the novel into a speculative game for the reader. The novel's game pivots upon the simultaneous use of generic manipulations and an autodiegetic narrator, the eye/I through which the reader is led to experience gender in the novel. Here the adventure novel ("innocent abroad" motif)/picaresque novel/science fiction/gothic novel/pornography are blended and manipulated to form a shifting background of generic points of reference for the reader who, through a series of identification processes, "lives" the sexual crisis of Evelyn as he is castrated into his diminutive, Eve. As the reader accompanies the protagonist on a voyage through a futuristic America in a state of apocalypse, his/her own sense of sexual identity is put into crisis as he/she wears both the feminine and masculine masks of the character, thus experiencing the question of gender from both the perspective of the narrating "I" (physically a woman) and the experiencing "I" (transformed physically from man to woman). The reader is thus led into a vertiginous labyrinth of play with the ontology of man and woman. This article explores the implications of such post-modern game playing.

L'apocalypse de l'identité sexuelle dans The Passion of New Eve d'Angela Carter (1977).

The Passion of New Eve (1977) d'Angela Carter, la critique l'a souvent dit, laisse augurer de façon étrange cette conception de l'identité sexuelle comme mascarade que l'on retrouvera chez des auteurs tels que Judith Butler. Le roman constitue en effet une forme de fiction spéculative, à savoir un roman qui interroge l'ontologie de l'homme et de la femme en transformant la question préférée de Carter ("what if) en un jeu de spéculation pour le lecteur. Le jeu du roman s'articule sur la co-présence de manipulations génériques et d'un narrateur autodiégétique par lequel le lecteur accède à l'expérience de l'identité sexuelle. Les traits génériques du roman d'aventure, du roman picaresque, de la science fiction, du roman noir et de la pornographie constituent un fond instable qui ne cesse de changer de forme tandis que le lecteur "vit" la crise du protagoniste opérée par la castration qui le transforme en son diminutif, Eve. Le lecteur accompagne le protagoniste dans sa traversée d'une Amérique futuriste, mettant ainsi en crise sa propre conception de l'identité sexuelle car il est amené à adopter en alternance les masques féminins et masculins du personnage. Comme le lecteur vit la question de l'identité sexuelle à la fois du point de vue du je narrant (physiquement une femme) et du je narré (transformé physiquement de l'homme en femme), il entre dans un labyrinthe de jeux vertigineux sur l'ontologie de l'homme et de la femme. Cet article propose une exploration des implications politiques d'un tel jeu post-moderne.


P. 123. Virginia Woolf, une snob au music-hall: le spectacle de mauvais genre à la rescousse du genre littéraire (C. Marie).

L'article de Virginia Woolf, qui passait volontiers de la culture dite "haute" à la culture dite "basse", utilisa la force et les codes du music hall, encore marginalisé au début du vingtième siècle. En tant que spectatrice, elle trouva dans cet art infraculturel un modèle politique de citoyenneté participative, mais anoblit ce genre populaire en l'assimilant à la culture élitaire. En outre, l'immédiateté du jugement qu'elle acclame s'exprime de façon corporelle, or Virginia Woolf nie la corporéité des spectateurs transformés en mécaniques expressives. Quoi qu'il en soit le corps s'avère un lieu de communication privilégié, comme dans les arts populaires de la scène. En tant qu'écrivain, elle chercha à revivifier la littérature, aussi souffreteuse et compassée que Nicholas Greene et Bernard, par certains emprunts au music hall. Ainsi, le brouillage vestimentaire lié dans Orlando à la différenciation entre sex et gender ne surgit pas ex nihilo mais s'enracine dans le transformisme d'un Fregoli. Dans Between the Acts, Mrs Manresa a en commun avec Marie Lloyd des éléments biographiques, mais surtout une stratégie communicationnelle. En instaurant une complicité avec leur auditoire, toutes deux créent les conditions d'une lecture participative; de plus leur gestuelle prend le contre-pied de leurs paroles, dont elle réoriente la lecture. Toutefois, Virginia Woolf demeura prise entre deux conceptions antagonistes du corps: appelant de ses vœux une écriture corporelle et dynamique, faisant du corps l'indispensable instrument de toute création, elle opposait, selon la conception naturaliste, la pureté des corps minces à l'immoralité des corps gras. Cette apologie d'un art musclé n'était pas propre à la romancière mais caractérise la modernité, de la même façon que la tension entre désir d'assimilation du "bas" et rejet du vulgaire.

Virginia Woolf: a snob at the music hall.

Virginia Woolf, who enjoyed both so-called "higher" culture and "lower" culture, borrowed the strength and codes of music-hall, which was still off-fringe at the turn of the twentieth century. As a music-hall goer, she found a model for active political citizenship in infracultural shows, but negated the cultural gap in likening them with "highbrow" culture. Furthermore, the direct judgement she called for is expressed physically by the public, which Virginia Woolf denied, transforming the bodies of the audience into mere machineries. Still, communication is rooted in the body, as in the popular performing arts. As a writer, she borrowed from the music hall so as to rejuvenate literature, as debilitated as Nicholas Greene or Bernard. In Orlando, the distinction between sex and gender through quick changes of clothes is rooted in Fregoli's quick changes. In Between the Acts, Mrs Manresa shares with Marie Lloyd more than biographical elements: their communicative strategies are similar. Both bring about the conditions for active reading and interpretation through complicity with the audience; their gestures contradict their words, the interpretation of which they constantly reassess. But Virginia Woolf was torn between two contradictory conceptions of the body: she called for dynamic writing in terms of bodily images and metaphors, and conceived of the body as a necessary instrument for artistic creation, yet she opposed slimness and purity to fatness and immorality, in a naturalistic way. Such apology of muscled literature does not characterise Virginia Woolf alone, but modernity at large, which, at once, wished to integrate the "lower" components of man and rejected what was considered vulgar.


P. 139. Virginia Woolf et l'esthétique cinématographique (F. Reviron).

L'article de Woolf intitulé "The Cinema" (1926) aborde de manière originale les relations entre l'écriture et l'image. Woolf manifeste d'abord à l'égard du cinéma la même méfiance que vis-à-vis de la peinture ou de la photographie, puis en vient à admettre que bien plus qu'un simple moyen de représentation mimétique, le cinéma est aussi un mode d'expression à part entière. Caisse de résonance pour les théories de ses contemporains sur le septième art, alors naissant, l'article de Woolf est aussi l'occasion pour elle de définir les traits communs aux arts visuels et à la littérature afin de mieux dégager leurs spécificités. Le pouvoir évocateur des mots surpasse celui de l'image mais Woolf concède à cette dernière des atouts — vitesse, rythme, mouvement — que son écriture n'aura de cesse d'explorer. Il s'agit donc ici de montrer dans quelle mesure la confluence entre le langage cinématographique et l'écriture woolfienne se vérifie et fait sens.

 

Woolf's "The Cinema": towards a new aesthetics?

Written in 1926, at a period when her contemporaries were hotly arguing about the advantages and drawbacks of the new medium, the article entitled "The Cinema" was the opportunity for Woolf to confront word and image. Although she considered that like most visual arts the cinema was but a mimetic reproduction of reality, she conceded that speed, rhythm and movement, its basic components, were to be searched for in literature. Her evocation of several types of movies and notably of the expressionist masterpiece The Cabinet of Dr. Caligari sheds light on her endless pursuit of the best means to "convey the true reality". The "common ground" established by Woolf between the cinema and literature is perhaps one of the most telling endeavours she made to define her own medium and defend it.


P. 153. "Sympathetic Parody": où imposer les limites du genre? À propos de The Powerbook de Jeanette Winterson (J.-M. Ganteau).

Le propos de cet article est de nuancer position bakhtinienne selon laquelle la parodie du genre implique une sortie du genre à la lumière de certaines avancées critiques plus récentes et en fondant la démonstration sur l'analyse de The Powerbook de Jeanette Winterson. Dans un premier temps, une introduction théorique et critique s'efforce de faire le point sur les notions d'architextualité, de genre et de mode. L'article procède ensuite à une analyse du mode de la romance, de ses topoi, du colportage et de l'accommodement qui les affecte, pour conclure que c'est à un niveau non point herméneutique mais plus spécialement pragmatique que la fascination respectueuse et créatrice du discours parodiant pour l'objet générique ou modal parodié se manifeste. La parodie de la romance proposée par Jeanette Winterson est parodie sympathique en ce sens qu'elle contribue à une renégociation du modèle de la romance et, partant, en renforce la présence par remodelage du canon.

Sympathetic Parody, or, The Redefinition of Generic Boundaries: Jeanette Winterson's The.Powerbook.

This article starts from Bakhtin's vision of the parody of any given genre as a break away from the parodied genre and purports to question such a position. To do so, it relies on an analysis of the parody of romance as evidenced in Jeanette Winterson's ThePowerbook. The essay starts with a theoretical and critical introduction on the notions of architextuality, genre and mode. It then moves on to an analysis of romance as a mode and concentrates on the way in which its topoi are both peddled and revivified in Winterson's narrative. It concludes that the respectful fascination that the parodying text displays for the parodied generic or modal object is achieved not at a hermeneutic but at a pragmatic level. Winterson's parody of romance is of the sympathetic type in that it contributes to a new rendering of the romance model and, in so doing, buttresses its presence in contemporary British letters by refashioning the canon.