Ebc12
résumés / abstracts
Monique Lojkine-Morelec, "Comment lisent les
poètes." |
(Monique LOJKINE-MORELEC)
Dans leurs lectures critiques, les poètes actuels s'intéressent toujours aux tensions créées par la crise historique qui s'est manifestée dans la Guerre Civile ; mais à la "dissociation de la sensibilité" de T.S. Eliot ils préfèrent sa définition de l'imagination auditive qui unifie tous les niveaux de l'expérience. Là où Eliot insistait sur la transmutation du rêve inférieur en rêve supérieur, Hughes construit une fable de la frustration de la quête shamanique de la voix poétique maternelle par le puritanisme, Heaney définit la voix de chaque poète comme opération ou antagonisme entre le mystère du flux lyrique et la maîtrise de la forme et Hill recherche la dignité de chaque écrivain dans sa négociation du pouvoir antiphonique des mots qui rachète l'otiosité des clichés imposés par les relations de pouvoir.
Poets as
readers
In their readings of other
writers, today's poets are still concerned with the tensions created by the
historical crisis that found expression in the Civil War. However, to Eliot's
"dissociation of sensibility," they prefer his definition of "the auditory
imagination" that unifies all levels of experience. Where Eliot insisted
on the transmutation of the lower dream into the higher dream, Hughes constructs
a fable of the thwarting of the shamanic quest of the maternal poetic voice
by Puritanism, Heaney defines each poet's voice as the co-operating or
antagonistic relationship between the mystery of the lyric flow and the mastery
of form, and Hill seeks each writer's dignity in his negotiation of the
antiphonic power of words against the otiosity of cliché imposed by
power relationships.
(Catherine LANONE)
Le roman de Peter Ackroyd ne cesse d'édifier le tombeau crypté de Chatterton. La mise en scène constante d'une lecture problématique s'insère dans l'interrogation post-moderne sur la valeur de la copie et de l'original, de la vérité et de la fiction, créant des lianes de fuite où les époques se rencontrent et se superposent. L'énigme (le portrait oxymorique d'un Chatterton âgé) devient pur pré-texte, dans une réitération obsessionnelle de la figure du corps allonge. Le contrat de lecture ludique finit peut-être par étourdir un lecteur moins cultivé que l'auteur. Nous tentons ici de déjouer quelques pièges textuels, afin de dépasser les modèles de lecteurs incompétents placés dans le roman, pour analyser le rapport hybride écriture-peinture qui s'établit dans le vertige de l'insaisissable, à la frontière de la vie et de la mort.
From tomb to text: reading
Peter Ackroyd's
Chatterton
In Chatterton Peter Ackroyd
plays with a provocative hoax. The investigation becomes the pretext for
identification, as would-be poet Charles Wychwood re-enacts Chatterton's
death scene. Dealing with notions like forgery, quotation and creation, the
novel obviously shares the postmodern concern with the (de)construction of
literary history. But the maze of echoes also probes into the relationship
between text and painting, as Wallis's Death of Chatterton
gradually turns into the true "ghost writer" of the novel. So while following
the incompetent emblematic readers-in-the-text, we shall try to define
the cryptic attempt to capture the vanishing soul, when both text and
painting hover between life and death in a flash of light dissolving
boundaries.
(Catherine MARI)
Hommage déclaré à Henri Matisse, The Matisse Stories se donne à lire mais aussi à voir. Ce triptyque, qui inclut maintes références à l'oeuvre du peintre, ne se borne pas à une évocation directe. Les textes mêmes de ce recueil, qui transposent les techniques propres au langage pictural, se présentent comme des tableaux. Adoptant manifestement les priorités esthétiques qui fondent l'oeuvre de Matisse, ces nouvelles s'attachent en particulier à l'équilibre de la composition et à l'expression des couleurs.
Elles contournent d'autre part l'obstacle majeur de la linéarité et constituent, selon la terminologie de Paul Ricoeur, une refiguration du temps par le récit. La dimension temporelle, si elle n'y est pas abolie, y est parfaitement maîtrisée et le lecteur, détourné du déroulement proprement dit de l'histoire, est davantage sensible à ce qu'elle exprime. Invites à l'apaisement et à la sérénité, ces nouvelles se font l'écho de la conception de l'art de Matisse, "un art d'équilibre, de pureté, de tranquillité" et confirment le caractère profondément humaniste de l'écriture de A.S. Byatt.
From painting to story
and story to painting: the reader-spectator in The Matisse Stories by
A.S. Bvatt.
An open tribute to Henri
Matisse, The Matisse Stories appears as a pictorial text meant to
be looked at as well as read. This triptych, which includes many references
to the painter's work, does not limit itself to a direct evocation. By
transposing the techniques characteristic of pictorial art, A.S. Byatt's
stories appear as paintings. By endorsing the aesthetic rules underlying
Matisse's work, these short stories particularly strive to render colours
and balance.
Moreover, they elude the
major obstacle of linearity and according to Paul Ricoeur's terminology
actually reshape the conception of time. The temporal dimension is
thus, if not cancelled, at least totally controlled. By diverting the reader
from the unfolding of the story proper, Byatt's book also induces him to
decipher, beyond the image, the message that is intended for him. Beyond
the evocation of Matisse's art, The Matisse Stories suggests an art
de vivre and confirms in this way the deeply humanist dimension of A.S.
Byatt's work.
(Mathilde La CASSAGNERE)
L'univers romanesque d'Iris Murdoch est peuplé de personnages en quête de lecture. Ces êtres que la vie déphase pensent trouver dans les classiques qu'ils affectionnent (oeuvres d'art littéraires ou picturales) le sens qu'ils voudraient donner à leur existence; mais les oeuvres exploitées par ces fantasmes réducteurs finissent tôt ou tard par se retourner contre leurs lecteurs en de violents scénarios générateurs d'angoisse. Cette angoisse, c'est aussi celle de celui qui lit les romans d'Iris Murdoch, régulièrement dérouté et contrarié par un texte qui lui tend des pièges et se joue de toutes ses prévisions. Pourtant, l'oeuvre murdochienne cache en elle-même, notamment dans The Bell, "une notice sur son mode d'emploi" (Todorov) qui permet d'accéder à des espaces de plaisir tout aussi surprenants que les angoisses dont ils constituent l'envers.
The fear and pleasure
of reading in Iris Murdoch's novels (The Bell, The Nice and the Good,
The Unicorn, The Sea, the Sea, The Book and the
Brotherhood)
Iris Murdoch's novels are
peopled with characters searching for the meaning to their lives and thinking
they will find it in the reading of their favourite works of art
very often novels and paintings. But this kind of reading rather consists
in imposing a self-centred interpretation to these books and pictures, causing
them to turn back on the reading character in surprisingly violent and fearful
scenarios. Such fear is also felt by the readers of Iris Murdoch's novels,
disoriented as they are by a trap-ridden and ever-varying, text. Nevertheless,
the Murdochian novel more precisely The Bell hides,
deep inside itself, the directions for its own use: a key to its most secret
pleasure places, on the other side of fear.
(Claire JOUBERT)
Le projet de ce travail est de mesurer le profit théorique qu'il y a à mettre en oeuvre le concept de "lecteur dans le texte," et plus précisément ici celui de "lectrice dans le texte," quand on cherche à décrire comment se fait l'inscription du féminin dans le texte, c'est-à-dire, plus largement, l'inscription du sujet dans la langue.
On reprend ici la réflexion pionnière de Dorothy Richardson, qui propose, à travers le personnage de la lectrice Miriam Henderson, les fondements d'une syntaxe critique capable de penser la collusion entre sexualité et textualité et qui sont ensuite utilisés pour lire le féminin, cette position d'étrangeté dans la parole, dans les oeuvres de K. Mansfield et J. Rhys. Ce qui est alors révélé est le pouvoir de l'outil "lecteur dans le texte" comme levier conceptuel pour découvrir quelque chose de l'altérité inscrite au coeur de la langue : ce "je est un autre" qu'interroge le texte littéraire, et non pas seulement l'énonciation féminine.
Reading the feminine:
a critical question
revisited.
The ambition of this paper
is to appreciate the theoretical gain there is in calling upon the central
notion of reader-response criticism the "reader in the text", but
also, more particularly, that of the "reading woman" when attempting
to describe how the feminine comes to be inscribed in the text: that is,
how the subject comes to be inscribed within language. We start with Dorothy
Richardson's pioneering work, which focuses on the character of the "reading
woman," Miriam Henderson, in order to build the foundations of a critical
syntax that is able to account for the collusion between sexuality and
textuality. Her concepts, when applied to the works of K. Mansfield and J.
Rhys, show their efficacy in revealing not only the "strange quality" of
the feminine placing within language, but also in discovering something of
the otherness that is at the very heart of language, and which all of writing,
not only feminine writing, seeks to inhabit.
(Claire
BOWEN)
John Keane's Gulf exhibition
at the Imperial War Museum in London in spring 1992 was a "succès
à scandale" well before the opening. Keane's pictures, especially
his Mickey Mouse at the Front, were the subject of savage attacks from the
tabloids that expected of an Official War Artist entirely other subjects
done in another style. The assault on Keane, led by The Sun, raises the issue
of the manner in which war art bas been perceived as a simple illustration
of the traditional dominant Western metanarrative about war and the attempt
by some war artists since 1916 to create a new pact with the observer/reader
of the picture.
Une lecture aux ordres : le Sun et Mickey Mouse
Gulf, l'exposition de John Keane qui se déroula à l'Imperial War Museum de Londres au printemps 1992, fut un succès à scandale bien avant le vernissage. Les tableaux de Keane, en particulier son Mickey Mouse at the Front, furent l'objet de critiques très dures de la part d'une presse populaire qui s'attendait de la part d'un peintre de guerre officiel à d'autres sujets traités d'une autre manière. La campagne menée contre Keane par The Sun et ses confrères soulève la problématique de ce genre de peinture considéré comme simple illustration des mythes occidentaux traditionnels de la guerre. Elle met aussi en valeur le travail de certains peintres officiels qui essaient depuis 1916 de reformuler le pacte de lecture conclu avec l'observateur/lecteur de l'image.
Personnages
en quête de lectures : The Comforters de Muriel Spark
(Jean-Michel GANTEAU)
Le premier roman de Muriel Spark (1957), texte métafictionnel avant l'heure, présente la caractéristique de mettre en scène des personnages qui sont aussi lecteurs de l'univers diégétique
et, partant, romanesque, dans lequel ils évoluent. Les personnages secondaires sont animés par un désir interprétatif de nature épistémique, et agissent à l'instar de détectives dans un roman policier traditionnel (à ceci près que The Comforters prend un malin plaisir à déconstruire la structure, à court-circuiter certains des effets du roman policier traditionnel). La protagoniste, quant à elle, est obsédée par une énième intrigue de nature ontologique qui a pour but de mettre en avant la notion de quête métaphysique, voire spirituelle.
Grâce à une rupture systématique de l'illusion de réalité au moyen d'un narrateur envahissant et de métalepses aussi répétitives que fulgurantes, The Comforters, roman métafictionnel, mais aussi roman catholique, utilise le procédé de la métafiction pour remettre au goût du jour un topos de la littérature catholique: l'intrigue providentielle. Pour Spark, l'équation est simple: personnage = lecteur, d'où il découle immanquablement que narrateur = Dieu.
Characters in search
of readings: The Comforters by Muriel
Spark
Muriel Spark's first novel,
The Comforters (1957), is an early example of metafiction in that
it presents the reader with characters that are also readers of the diegetic
and novelistic universe in which they are participants. The secondary characters
are spurred by an interpretative desire of a traditional epistemic nature.
In other words, they are concerned with unveiling various enigmas, as if
they were detectives in a traditional novel (but one has to admit that
The Comforters fall short of the hackneyed recipes and requirements
of whodunits, and even goes so
far as to deconstruct the
structure). As to the protagonist, she is obsessed with an enigma of the
ontological kind and embarks on a metaphysical and spiritual quest of her
own through the means of an extremely conspicuous narrator and of disarming
metalepses. The Comforters both a metafictional and a Catholic
novel resorts to metafiction to rejuvenate a topos of Catholic
fiction, i.e. what is known as the 'providential plot.' Spark suggests a
simple equation: character = reader, from which she irresistibly derives
that narrator = God.
(Michel MOREL)
À la variété des postures de narrateur dans The French Lieutenant's Woman répond une variété de postures de lecteur, multiplicité seconde dont dépend notre interprétation du texte. Etablissant sa démonstration sur la distinction entre le narrataire, le lecteur virtuel et le lecteur empirique, l'article montre que le roman joue de façon paradoxale sur la juxtaposition de postures de narrataires incompatibles (le narrataire victorien historique, le narrataire victorien supposé, et la narrataire contemporain des années soixante). La troisième posture l'emporte du point de vue de la thèse défendue alors même que tout dépend, dans l'établissement du pacte de fiction par le texte, de la seconde qui correspond à celle qui prévaut dans le roman historique. Epigraphes, anachronismes délibérés, intervention d'auteur, citation terminale, moments de suspens, sont autant de manifestations parfois brechtiennes de l'ambivalence constitutive du texte. L'équilibre final s'établit malgré tout sur le terrain de la fiction et en faveur de la position contemporaine, position moins distancée qu'il n'y paraît, et qui peut sembler quelque peu raide et déjà datée.
Reading stances in The
French Lieutenant's Woman by John
Fowles
In The French Lieutenant's
Woman, the varied narrator's personae address a variety of narratees determining
in turn a variety of reading stances, a derivative ensemble which conditions
our interpretation. Establishing a distinction between narratee, implied
reader and empirical reader, the article shows how the novel takes advantage
of the paradoxical juxtaposition of intrinsically incompatible reading stances
(the historical Victorian narratee's, the reconstructed Victorian narratee's
and the 1960s contemporary narratee's). The general thesis of the text can
be ascribed to the third stance, while the pact of fiction is established
by means of the second, in accordance with the system of the historical novel.
The sometimes Brechtian ambivalence at the heart of the text is manifested
by way of epigraphs, intentional anachronisms, authorial interpolations,
the terminal quotation, and in moments of suspense. And yet, in spite of
all this, the final balance is established in terms of fiction and favours
contemporary views, a less distanced position than might appear, and one
which is not devoid of rigidity and seems already dated.
(Michèle HITA)
Le texte de Tolkien ne se donne pas à lire dans la facilité linéaire caractéristique du conte de fées, mais requiert du lecteur une dynamique de lecture, un va-et-vient constant entre tous les éléments qui constituent le récit. L'oeuvre en elle-même est composite car faite d'un texte en prose en anglais et en plusieurs langages inconnus inventés par l'auteur (qui ne les traduit pas toujours), de poèmes, textes de chansons, signes graphiques (runes, dessins) ou cartes, auxquels éléments il faut ajouter les "Appendices" regroupant textes complémentaires, traités de linguistique, calendriers, arbres Généalogiques, etc. Mais bien plus, chaque personnage est donné comme un livre à déchiffrer, une devinette ou un rébus, chaque texte comme autant d'éléments à recombiner, chaque mot ou symbole comme le centre et prétexte d'une lecture qui se développe sur trois dimensions. Cela est rendu encore plus complexe par le chevauchement des voix merveilleuse et fantastique, chevauchement qui crée une dynamique entre lecture passive, linéaire, et lecture active des profondeurs.
A three-dimensional reading
of The Lord of the
Rings
Tolkien's work is not given
to the reader in its immediate pleasure as any fairy-tale would. The reader's
mind is constantly bent so as to follow the loop structure of the narration.
The book in itself is made up of elements varied in nature: prose in English
and unknown languages invented by the author (of which he does not always
provide the translation), pieces of verse in several tongues, songs, drawings
and runes; the long "Appendices" are equally made up of bits of legends,
calendars, family trees, and others. Moreover, every character is given as
a book to read, a riddle or a puzzle to reconstruct, every text as the sum
of the elements the reader is meant to combine. The whole process is further
complicated by the interweaving of the fairy-tale and fantastic narratives,
this creating a dynamics between a passive "surface reading" and an active
"deeper reading."
(Dominique VINET)
Le personnage de Padma, seul auditeur du récit oral de la naissance d'une démocratie indienne mort-née, figure les limites d'une réalité indienne protéiforme dont le foisonnement, qui inclut le merveilleux, peut aussi dériver vers l'illusion. Selon lan McEwan, Padma incarne une perception historique newtonienne linéaire, mais elle exerce en fait une double fonction : d'une part, sa rationalité non cartésienne soutient la fonction doxique d'un personnage extra-diégétique qui soumet le récit de Saleem Sinai au régime du crédible ; d'autre part, sa présence physique, lascive et maternelle, en fait à la fois une représentation de "Mother India" et celle d'une déesse paysanne, la "dung-flower" de Saleem, point de fuite de la vision ontologique paradoxale du narrateur qui se légitimise dans le dire mais ne peut résister à l'anéantissement dans la schizophrénie nationale, familiale, personnelle que par un ré-ancrage dans le réel aux frontières du mythique.
Le projet identitaire du narrateur, qui tente de procréer son mythe personnel par absorption de l'odyssée nationale, ne peut cependant aboutir que dans la mort, les Enfants de Minuit n'acquérant de sens que par leur annihilation.
Padma: reading under
observation in Midnight's Children by Salman
Rushdie
Padma, the single-person
audience in Rushdie's tale of the birth of India's stillborn democracy, sets
limits to the subcontinent's protean reality which may bear wonders or churn
out illusion. According to lan McEwan, Padma embodies a one-dimensional,
Newtonian approach to history but she actually performs a double function:
first, her single-mindedness and cultural background sustain the
"what-happened-nextism" to which she submits Saleem's narrative; second,
his "dung-flower's" lusty as well as maternal ways appear as the attributes
of both Mother India and a peasant goddess, the vanishing-point of Saleem's
paradoxical concern with meaning. He will ultimately seek legitimacy in the
carefully timed disclosure of his own self but will barely escape insanity
schizophrenia emerging, in the nation, his family and himself
by sticking to Padma's sense of reality which verges on the world of myths.
The narrator's quest for identity, an attempt to procreate his own myth through
swallowing the national odyssey, can but end up in death as Midnight's Children
are doomed to acquire meaning only after they have been annihilated.
(Paul VEYRET)
Concluding, publié en 1948, est pour le lecteur une expérience alchimique inversée: le récit, à la fin, s'opacifie au lieu de se clarifier. Quoique partageant en apparence quelques points communs avec d'autres romans de la même période, Brideshead Revisited ou bien encore Nineteen Eighty-Four, Concluding est un roman en dehors du temps historique : il appartient en effet à la catégorie du récit mythique et archaïque. Une lecture intertextuelle met à jour des liens évidents avec The Tempest. Le texte convoque une forêt de symboles articulés autour des principes de vie et de mort et traduite par les métaphores du tourbillon et de la métamorphose marine. Le texte entretien une relation chamanique avec le lecteur qui est initié aux rites secrets de la vie.
Henry Green's
Concluding: reading a
metamorphosis
Published in 1948,
Concluding is for the reader a reversed alchemic experience: the narrative
obscures what should have become clear in the end. Although it apparently
has some common themes with Brideshead Revisited or Nineteen Eighty-Four,
Concluding does not belong to historical time but to mythical and archaic
time. An intertextual reading brings to light the text's relation to The
Tempest. The text uses a realm of symbols organised around the principles
of life and death, expressed by the metaphors of the whirlpool and of the
sea-changes. The text has a shamanic relationship with its reader who is
initiated to life's secret rites.
(Chantal DELOURME)
Les scènes de lecture sont ici envisagées dans leur dimension critique et dynamique. Lieux critiques puisqu'elles mettent en scène un questionnement de la Loi, elles proposent également des stratégies du sens conflictuelles et différentes modalités de l'inscription du corps dans l'expérience de lecture. Enfin, envisagées dans une perspective diachronique, elles nous permettent d'appréhender l'évolution de la question du livre dans le roman.
Reading scenes in Jane
Eyre, To the Lighthouse and Still
Life
The three reading scenes
are dealt with as critical and dynamic textual spaces in so far as they dramatise
a questioning of the Law, conflicting, strategies of meaning, and different
modes of the inscription of the body in the reading experience. Viewed in
a diachronic perspective, they can also read as different stages in the evolution
of the status of books in fiction.